mardi 3 avril 2012

L’Affaire Jennifer Jones


                                     
Alice mène une vie normale : elle travaille, elle a un petit ami. Ce qui interpelle au début du roman, c’est son intérêt porté sur  l’Affaire Jennifer Jones : une fille de dix ans qui a assassiné son amie du même âge. Très vite, on comprend qu’Alice est  bel et bien Jennifer Jones. C’est elle qui a commis le crime et qui vit sous une fausse identité, hébergée par une assistante sociale : Rosie. Le lecteur cherche à savoir comment et pourquoi cette fille est-elle devenue coupable d’un fait aussi dramatique que celui de tuer une enfant, c’est cela qui tient le lecteur en haleine. Pour moi, l’idée qu’elle soit coupable ne me convainc pas et ma confiance est totale dans la suite du roman pour prouver qu’elle n’est pas  derrière ce meurtre.
Sa peine purgée, Jennifer Jones est libre. L’opinion publique s’interroge sur l’endroit où elle se trouve. Voilà un détective privé qui vient perturber le repos de la jeune fille. Les affiches avec son visage dessus  et les unes des journaux sont un cauchemar pour cette fille qui commence à goûter à un certain repos après avoir bénéficié de six mois de libération conditionnelle  avant la fin de sa peine.
Petit à petit, on découvre  le passé de la jeune fille avec  une mère qui incarne  un égoïsme démesuré. La petite fille était souvent confiée à sa grand-mère ou mise en maison d'accueil. Les déménagements ont perturbé sa scolarité et sa stabilité affectiveOn ne peut justifier l’acte de cette jeune fille par autre chose que le désengagement de cette femme à l’égard de sa fille.
 « Je veux que tu te conduises vraiment comme une grande fille aujourd’hui et que tu restes seule…comme une grande fille …..J’ai acheté des jus de fruits et des biscuits ». Ta fille n’a pas besoin de ça, elle veut se nourrir autrement, elle a besoin d’une nourriture qui n’existe pas dans les magasins, une nourriture qui n’a pas de prix.
 « Elle l’avait simplement délaissée, rejetée. Abandonnée ». Oui ! Et elle a simplement commis ce meurtre. Simplement.
Un point important dans ce roman concerne la représentation du masculin. L’homme est bien présent dans le roman mais sa présence est très négative. Frankie et les autres personnages masculins n’ont pas de vie romanesque et ne reflètent pas le vrai rôle de l’homme dans la société. Merci Anne Cassidy.
Je termine par le commencement. Le titre, pour moi, ne correspond pas vraiment à cette triste histoire parce qu’il renvoie plutôt aux conséquences d’un comportement anormal d’une fille. Il devrait renvoyer à ce qui a généré ce comportement, c’est pourquoi j’ai choisi : « Maman, ne pars pas ! ». C’était ce que voulait crier Jennifer à sa maman qui s’apprêtait à s’éloigner d’elle pour la unième fois.
Oui, j’ai bien aimé ce roman.

1 commentaire:

  1. Ton analyse du titre est surprenante... Tu lies donc contenu du récit et ses causes... un titre doit-il toujours être une cause du récit ? Doit-il avoir ce lien ? C'est une excellente question... d'ailleurs, un exercice intéressant serait de renommer tous les romans lus...

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